D'abord, c'est lundi et j'aime pas le lundi... Sauf si je ne travaille pas ET que les enfants sont à l'école et chez Nounou. J'aime pas beaucoup qu'on me parle, qu'on me raconte sa vie sans se préoccuper de mon écoute, qu'on me rabâche le planning élaboré le vendredi après-midi, qu'on me pique aux réunionites impromptues qui me dérangent et que j'ai pas envie d'abord.
J'ai passé un week-end gastroentoropodique, enfouie sous la couette et à proximité des toilettes-salle de bain, une pince à linge sur le nez pour éviter toutes les odeurs de barbecue.Y'a mieux pour sa libido, mais elle repassera plus tard celle-là.
Pendant ma minute de bien-être, j'ai tenté la promenade du jardin et je me suis fait mordre par une coccinelle radioactive qui n'avait même pas la couleur réglementaire. D'un doigt vengeur, je l'ai écrasée contre mon bras. Crève charogne ! J'ai eu un retour de miséricorde quand j'ai vu la flaque criminelle sur ma peau blanche. Que dire des yeux effarés de Globule One et de sa phrase fétiche du week-end "c'est pas cool d'avoir une môman malade, pffff". Tu peux toujours essayer de téléphoner au service après-ventre chéri, l'échange est peut-être encore possible... Emmène ton père avec toi, il te faut l'autorisation parentale ! Hep, n'oubliez pas la mini-teigne SVP. Laissez-moi tranquille, je me vide, je meurs et je reviens dans 2 jours, OK ?
Après avoir croupi deux jours entiers, je suis prête pour le job. De bonne humeur, juste parce que c'est beau la vie, je trottine sur le quai de la gare jusqu'à la vieille micheline qui peine pour nous transporter jusqu'à bon port. Nous ne sommes pas beaucoup dans le wagon. Épidémie ? Peur du voyage ? Et puis, au bout de deux arrêts, je sais, je sens : c'est l'odeur ! Je sniffe discrétos sous mes bras, je me penche pour m'assurer de mes shoes, je retourne l'air de rien tous les coins de mon chemisier pour détecter toute trace vengeresse du Vomito lors de l'abandon brutal chez Nounou, nan nan nan... C'est pernicieux comme odeur, elle se développe avec la chaleur. Et ce matin, il fait chaud. Bon, ben j'ouvre les fenêtres. Heu non, coincées. Je z'yeute les alentours d'un regard inquisiteur. Elle doit agir depuis longtemps car les autres passagers ont tous l'air malade... Bon, je change de wagon au prochain arrêt qui, meeeerde... est le terminus. Après un paquet entier de ch'wing menthe-réglisse avalé, tous les échantillons de parfum déployés, je sors du wagon telle une déesse avec mon livre sur le nez, genre "j'adore-l'odeur-du-papier-pas-vous?" Je ne sais toujours pas ce qui puait autant mais je crois que j'ai passé haut la main la première épreuve de la journée... Il faut juste reconstituer mes stocks pour le voyage de retour, au cas où...
Direction bus, la marche du matin est quasi-automatique : les jambes avancent seules, droite, gauche, droite... et le cerveau s'envole, ce qui me permet de réfléchir à la question d'Elosyia quant à la constitution du band transportable. Quelles musiques choisir, quels musiciens sélectionner ? Je me lance, je frémis à l'idée d'être passée (encore) à côté de l'immanquable. Pour pardonner tous mes oublis, je précise que ce sera l'envie du jour. Alors, dans mon band, j'invite Mademoiselle K, Madame Catherine Ringer, Julien Doré, Robert Plant, Jimmy Page, Éric Clapton, Kyle Eastwood et Manu Katché. Y'a bon là !!!
Alors ? Et dans le tien, tu pioches quoi ? Et dans le votre d'abord. Sachez que cette liste de lecture est ouverture à l'enrichissement de chacun. Je trouve l'idée plutôt sympa de se faire une liste commune pour les matins boudeurs. Vous jouez ? Bizz et bonne semaine.