Cette année, pour mon anniversaire, j’ai reçu le plus beau compliment de ma (courte) vie. Même s’il fut involontaire, je peux aujourd’hui apprécier cette personne en retour et à sa juste valeur.
C’est vrai qu’il m’a fallut beaucoup de temps pour lui trouver un quelconque attrait. C’est vrai également que je suis une Lulle butée et de mauvaise foi, mais aujourd’hui je suis heureuse de te faire partager ma reconversion.
Elle, je ne l’ai pas choisie et elle s’est imposée dans ma vie sans que je ne dise (presque) mots, par respect pour mon Lover, pour son chéri aussi. Mais à chaque rencontre, j’angoisse, je m’énerve quitte parfois à en vomir. Elle est aussi belle que bête, totalement dépourvue de gentillesse et de spontanéité. Je maîtrise à fond le synopsis de la soirée. Inexorablement, la farandole de ses reproches plus ou moins cachés débutera par son boulot si enrichissant (et le mien si creux), sa vie si « full up » (et la mienne si vaine), ses copines (je suis une « no life ») qui savent si bien éduquer leurs multiples enfants (les miens sont des démons) (elle n’en a pas), ses principes d’éducation (elle en a beaucoup) et son dernier régime… Et là, je sens mon quart d’heure arrivé, je le sais. Elle débute par ma mauvaise mine, me conseille de me maquiller davantage comme ceci ou comme cela, de changer de garde de robe MAIS seulement après avoir perdu du poids… Un peu comme une récompense, tu vois. Si t’es grosse, tu te dois d’être moche, très très moche !
Aujourd’hui, elle faillit. Elle s’arrête d’elle-même à la garde-robe. Là, mon côté Pavlov prend le dessus et je lui récite par cœur son laïus habituel sur ses efforts, mon poids, mon cul, toussa toussa… J’ai un peu honte parce que je sens bien le regard tyrannique de Lover, parce que j’avais promis d’être sage et de ne plus jamais partir en claquant la porte. (Je ne pourrais jamais tenir ma promesse) Et bien, il ne faut jamais avoir honte d’être bête parce que je vais te dire un secret : il y a toujours pire que toi ! La preuve, elle me conseille de garder mes rondeurs avant de me lancer avec une fausse douceur compréhensive « nan, mais toi ce n’est pas pareil. Tu penses et tu grossis ! »
Ah ouais ? Je me disais bien que j’étais au-dessus de tout ça !
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